Tel un arbre arraché, coupé de ses racines
L'avion m'a emportée,l'âme criblée d'épines
Mon coeur a éclaté ma terre en te quittant
Car c'était à jamais,un adieu déchirant
Oui j'ai du te quitter toi ma chère Algérie
Toi par qui mon enfance fût un vrai paradis
Pour connaitre la froideur d'une terre étrangére
Qui alors me recût un peu à la légère
Non pas comme une enfant écorchée et meurtrie
Mais comme une paria venue des colonies
Maintenant elle a su quand même se faire aimer
Puisque je peux enfin m'arrêter et rêver
Ta générosité pour mes yeux ébahis
Habillait la campagne de mille coloris
C'était sur la colline étalée à mes pieds
La marée ondulante d'un champ de blés dorés
La vigne verdoyante offrait ses grappes sucrées
Puis rougissait ensuite comme une jeune mariée
On tirait d'elle à flot un merveilleux nectar
Qui ravissait alors le palais des pieds noirs
Le long d'un petit oued appelé Mekerra
Les lauriers fleurisaient à chacun de nos pas
Espace,Liberté,souvenirs d'enfants
D'un mérou d'une carpe qui s'aimaient tendrement
Ces deux me font penser aux eaux si transparentes
Qui caressaient nos corps sous la chaleur ardente
Des plages à l'infini sous l'azur profond
Et les grandes réunions autour des cabanons
Une côte rocheuse:La Fontaine Des Gazelles
Ou pétillait la vie que l'on trouvait si belle
L'été nous y menait en vacances si heureuses
détendus et ravis de pêches miraculeuses
Les gens qui l'habitaient ,nos ancêtres pionniers
Avaient un sens aigu:amour et liberté
Ne craignant le labeur,ils portaient haut le coeur
Torturés et vendus,ils ont gardé l'honneur
Jamais au grand jamais je ne te reverrai
Mais je peux tres souvent penser et repenser
A toi mon Algérie ,ma chère patrie d'antan
Dans mon coeur tu demeures et restes maintenant
DANIELE NAVARRO